Contrairement aux apparences, l’immobilier résidentiel n’a pas le monopole de l’innovation. En effet, l’immobilier de bureau vit également une période de profonde mutation. Cette simultanéité des deux révolutions est logique dans la mesure où de nombreuses problématiques sont communes aux deux produits : faciliter les transactions, améliorer le matching entre les propriétaires et les locataires, aider le Property Manager à communiquer avec l’occupant, permettre au gestionnaire de créer une communauté dans l’immeuble, etc.
Parmi les nombreuses startups qui évoluent sur ce segment de la CRE Tech (Commercial Real Estate Tech), on retrouve Truss, une plateforme de mise en relation pour les propriétaires d’espaces de bureaux et les entreprises qui cherchent à louer. Alors que le papier est encore très largement utilisé par les brokers traditionnels, cette société a imaginé un parcours 100% numérique pour les futurs locataires d’espaces de bureaux. En plus du traditionnel moteur de recherche avec des multiples critères, les demandeurs d’espaces ont accès aux plans en 3D de tous les biens disponibles. Ce service est rendu possible par un partenariat avec la société Matterport, leader de la captation 3D aux Etats-Unis. Il est également possible de prendre rendez-vous en ligne pour une visite physique. Enfin, un chatbot est accessible et répond à toutes les questions que se posent les futurs locataires. Cet assistant virtuel permet un gain de temps considérable et une réduction des coûts liés à la mise en location.
Autre innovation, le modèle de rémunération de la plateforme. Tel un broker traditionnel, Truss prélève une commission auprès du propriétaire après que le bail a été signé. En règle général, cette commission s’exprime par un pourcentage du loyer annuel ou par un nombre de mois de loyer. Ce qui est différent avec Truss, c’est que 30% de ce revenu est reversé au locataire qui arrive dans les lieux. Autrement dit, les avantages locataires passent par un intermédiaire et ne sont pas négociés en direct par le bailleur et le locataire. Cette organisation permet à Truss de prendre en compte cette notion d’avantages locataires dès la recherche initiale d’un actif à louer. Cette plus grande transparence évite le risque de mauvaise surprise qui sont parfois des « deal breaker ».
Truss a levé au total plus de 9M$ dont 7,7M$ en août 2017 pour accélérer sa croissance. Il faut noter que seules des surfaces inférieures à 1000m² sont aujourd’hui référencées sur la plateforme.