Le foncier est la matière première de l’immobilier, ressource rare donc stratégique pour les promoteurs. Une véritable compétition a lieu pour dénicher les meilleurs terrains et y développer des projets immobiliers. Ce « marché » du foncier n’est pas parfait (au sens de la théorie économique) dans la mesure où les asymétries d’informations sont nombreuses. En effet, la disponibilité d’un terrain et ses caractéristiques ne sont pas des informations qui circulent facilement auprès de tous les promoteurs. La recherche d’un foncier disponible et adapté a donc un coût financier significatif qui renchérit in fine le coût de revient d’un bien immobilier.
C’est pour pallier ce problème qu’Edouardo Larrain a lancé Kel Foncier en juin 2015. Cette startup est rattachée à Kel Quartier, société fondée en 2010 et qui aide les particuliers à trouver le quartier où habiter en leur donnant toutes les réponses aux questions qu’ils se posent. Kel Foncier fournit aux promoteurs une application Web avec les informations urbanistiques et économiques de toutes les parcelles de France (PLU applicable, cadastre, régime TVA, taxe d’aménagement, réseaux de transports en commun, etc). Bouygues Immobilier, Nexity, BNP Real Estate et Vinci Immobilier utilisent désormais Kel Foncier et réduisent fortement le temps alloué à la recherche de foncier disponible (et la collecte de toutes les informations sur la parcelle identifiée).
Le succès de l’outil est dû à sa simplicité d’utilisation permise par une interface très intuitive. L’exhaustivité des informations sur l’ensemble territoire nationale est également un point fort de Kel Foncier. Plus de 800,000 parcelles et 5,000 plans locaux d’urbanisme sont référencés et mis à jour régulièrement. Les différents promoteurs peuvent ainsi faire une recherche ciblée (jusqu’à 30 critères) pour trouver le foncier idéal. D’autres startups comme LKSpatialist ou Orus s’inscrivent dans ce mouvement de numérisation du foncier. Si les gros promoteurs sont les premiers clients, d’autres acteurs plus petits devraient aussi tirer leur épingle du jeu tant l’accès au foncier constituait jusqu’alors une barrière à l’entrée.
Vincent Pavanello