San Francisco a encore accouché d’une future pépite de la Real Estech.
Le problème identifié par House Canary est assez simple : malgré l’émergence de l’estimateur Zestimate (maintenant dans le giron du géant Zillow) les data de marché restent difficilement accessibles aux différents acteurs du secteur immobilier (investisseurs, constructeurs, experts ou propriétaires individuels). Contrairement à d’autres écosystèmes, le partage réciproque de données entre entreprises n’est pas encore considéré comme vertueux et la politique du chacun pour soi est largement majoritaire.
Afin de pallier ce déficit, House Canary s’engage à fournir “all the data you need to make better real estate decision”, pour reprendre le slogan fièrement affiché sur leur home page. Pour atteindre ce but, ils se sont spécialisés dans la récolte (gratuite ou par acquisition) et l’analyse de données de marché et ont mis au point des procédés de machine learning. Chaque erreur dans une estimation est analysée et la machine en tire les enseignements. Forts de cette avance technologique, ils ne se contentent pas d’évaluer les biens immobiliers mais sont également en mesure de prédire les évolutions à venir.
Une méthode et une ambition qui plaisent aux investisseurs
Pour prédire la valeur future d’un bien, la méthodologie de l’entreprise s’articule autour de 5 étapes clés :
- Agrégation des data du marché immobilier combinées à des données macro-économiques concernant le marché des capitaux (sur 50 ans)
- Transformation de ces données en variables, afin d’éliminer les corrélations trompeuses.
- Identification des tendances actuelles
- Création de modèles statistiques très précis géographiquement (quartier, arrondissement, parcelle)
- Mise en place d’un process de back testing, qui permet de comparer les prévisions passées avec l’évolution effective des prix.
L’ambition de Jeremy Sicklick (CEO), est très claire “Nous voulons être au marché immobilier ce que Bloomberg est aux services financiers : un outil transparent et précis qui génère de la confiance dans les transactions immobilières ». Or, la confiance (que certains considèrent comme le troisième facteur de production en complément du travail et du capital) est absolument cruciale pour l’efficience des marchés en général et du marché immobilier en particulier. Il s’agit autant de la confiance entre un investisseur et un promoteur que de celle qui doit exister entre un acheteur et un vendeur ou encore entre un bailleur et un locataire.
Impressionnés par sa capacité à redistribuer les cartes de l’information concurrentielle, les investisseurs (dont Hillspire, Alpha Edison, ECA Ventures and Raven Ventures) ont permis à House de Canary de lever 33M$ dès la fin de l’année 2015. Un équivalent européen doit maintenant émerger !